L’entreprise serait-elle un lieu de rencontre et/ou de débauche ?
Le côté aseptisé de la vie de bureau, ponctuée par les mails et les réunions peut donner le besoin et l’envie de développer des relations plus proches, voire plus intimes avec des collègues et pour peu que votre vie personnelle soit un peu chaotique, il est aisé de trouver chaussure à son pied… pour un moment.
Les « aventures » en entreprises, souvent adultérines, restent mal perçues tant par les collaborateurs que par les directions.
Même si l’on connait la signification étymologique du mot « travail » comme étant « torture », pour beaucoup de français, c’est autre chose que ça.
A raison de huit heures par jour, le bureau est un lieu propice pour rencontrer des personnes qui de prime abord ne vous aurez pas intéressé car à des années lumières de vos critères tant esthétiques qu’intellectuels, mais à force, de les voir sous leur meilleur jour, l’occasion ferait-elle le larron ?
Lorsque l’on sait qu’un couple sur trois se rencontre au bureau, les SMS coquins entre collègues sont donc naturellement plus fréquents qu’on ne le croit.
La sexualité en entreprise
Selon un sondage OpinionWay de 2011, deux tiers des salariés concernés par des rencontres au travail, évoquent des relations “furtives” qui finissent souvent mal… « Après rupture, la cohabitation est moins simple à gérer. Redouter d’être placardisé par son ex amant qui était son supérieur, un manager qui craint d’être poursuit pour harcèlement sexuel, les menaces qui sortent du cadre de la vie professionnelle pour venir entacher la vie personnelle… »
Une étude réalisée par le site de recrutement Monster en 2012, dit « qu’un européen sur deux prétend avoir déjà eu une relation, amoureuse ou sexuelle, avec un(e) collègue. »
En 2017, deux études faite sur la sexualité en entreprise par :
- Le créateur de voyages Marco Vasco, dit que « 1 français sur 6 avoue avoir échangé des sextos avec sa collègue de travail et autant avoir rêvé de relation sexuelle avec son patron ou sa patronne. »
- Le revendeur australien Yellow Octopus, fait ressortir que « les hommes de 47 à 70 ans sont 63% avoir fantasmer sur leur patron ou leurs collègues contre 31% pour les femmes de la même tranche d’âge, Seuls 4% des hommes auraient franchi le pas avec des personnes ne faisant pas partie de l’entreprise mais qu’ils auraient rencontré de par leur emploi. 72% des activités sexuelles au travail auraient lieu après les horaires de bureau, 36% pendant et 17% avant. Et seulement 14% se seraient fait prendre… »
D’après le chercheur Alain Samson, auteur du livre « Sexe et flirt au bureau », « le milieu du travail est tout simplement aphrodisiaque ». Les longues heures au bureau avec des personnes de bonne compagnie, les sorties d’entreprise, les déplacements, les pseudos « passions » partagées, l’interdit, l’impression d’une ambiance glamour et moins quotidienne, sont autant de facteurs aggravants, favorisant les rencontres au bureau.
Plusieurs recherches scientifiques ont prouvé que, bien que les hormones sécrétées ne soient pas forcément les mêmes, la musique, la nourriture, la drogue et le sexe, activent les « stimulis », un système de récompense à l’intérieur de notre cerveau. Le plaisir qui en découle est donc équivalent.
Avoir une relation avec un supérieur ou une personne ayant une position hiérarchique supérieure pourrait être assimilée à une certaine forme de récompense.
Que dit la loi ?
Depuis les lois Auroux de 1982, loi n° 82-689 relative aux libertés des travailleurs, les entreprises ne peuvent interdire à leurs salariés d’avoir une aventure, ni ne peuvent les muter ou les licencier pour cette même raison.
L’article 9 du Code Civil appuie ces textes : “Chacun a droit au respect de sa vie privée”, à condition que la relation ne cause pas de tort à l’activité de l’entreprise.
Il est donc possible de sanctionner ou licencier un collaborateur si :
- L’acte sexuel est pratiqué en public (comportement ostentatoire) ;
- La relation empêche de travailler (insuffisance professionnelle).
L’article L3141-15, rappelle que « Les conjoints et les partenaires liés par un pacte civil de solidarité travaillant dans une même entreprise ont droit à un congé simultané. »
Comment l’entreprise gère les couples en son sein ?
Loïck Roche, docteur en psychologie et auteur de Cupidon au travail, lie la capacité de séduction de chacun à sa position hiérarchique. “Toute forme de pouvoir rend séduisant. Donc, statistiquement, plus on est placé haut, plus on séduit bas”.
C’est la théorie du « je réussis donc je séduis, ces différences d’attractivité expliquent que 40 % des personnes regroupent 80 % des relations sexuelles au travail”
Cela nécessite pour les intéressés, de prendre un certain recul et de bien réfléchir avant de s’engager.
Pour les Directions des Ressources Humaines, il est important de poser des conditions et pour les conjoints de respecter les règles, notamment celle où dès lors que l’embauche d’un conjoint est souhaitée, il faut bien s’assurer qu’elle s’effectue dans un cadre contractuel identique à celui des autres membres de l’entreprise avec une définition de fonction claire et précise. Savoir discuter des enjeux relationnels et se mettre d’accord sur la nécessité de ne pas tout mélanger. Autrement dit, mieux vaut séparer le couple au travail avant que le travail ne sépare le couple.
Après la pause-café, la pause cigarette ou la pause sieste, en suède tout dernièrement, il a été proposé la pause « sexe » d’une heure payée, à utiliser au cours des journées de travail afin d’améliorer la productivité et la santé des collaborateurs.
Que peut faire l’entreprise ?
- Conséquences professionnelles de la relation. – L’employeur peut veiller à l’absence d’incidence de la relation amoureuse sur le travail des personnes concernées et de leurs collègues. L’impact sur le fonctionnement du service, l’organisation du travail et sur l’esprit d’équipe doit aussi être mesuré.
- S’assurer de l’absence de discrimination. La relation amoureuse ne doit pas entraîner de discriminations envers les collègues du couple, si l’un des membres favorise l’autre ou offre des promotions illégitimes.
Mesurez l’impact d’une relation sur une carrière
Toute liaison en entreprise n’est pas bonne à prendre et peu même devenir un sérieux frein pour une carrière.
- Impossibilité d’intégrer le service de son élu(e),
- Ni d’en devenir le manager,
- Pas de possibilité non plus d’évoluer vers le département RH…
- Perte de votre crédibilité
En synthèse, la priorité est de rester professionnel(le) et crédible : le travail avant tout.
Article rédigé par
Anne RICHARD
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Directrice du développement et du marketing digital